Israël et la mouche

Mis à jour le 16/10/23

« Va-t-en chétif insecte, excrément de la terre ! » (La Fontaine)

« On a face à nous un ennemi abominable, ce sont des animaux humains qui s’en prennent à des vieux, à des enfants », (Benjamin Netanyahu Allocution télévisée du 9/10/23).

Le , Heinrich Himmler a ordonné de détruire le ghetto de Varsovie qui, selon lui, constituait un « espace de vie » pour 500 000 sous-hommes (wikipedia).

Décidément, la guerre en Ukraine aura servi beaucoup d’intérêts, pour le moins occultes. Cette « attaque » de l’État juif par le Hamas, dit-on, aura vu ressortir les armes occidentales à destination de la défense de l’Ukraine – du moins était-ce là le « narratif » ainsi qu’est à présent nommé le discours officiel, ce qui doit être entendu, en un mot, le mensonge médiatique – détournées vers de troubles destinations. On ne songeait pas au Proche-Orient, mais voilà qui tombe sous le sens, dévoilant en quelque sorte le secret de la plus que grande discrétion de l’État hébreu sur le conflit ukrainien, par lequel, pourtant, il ne pouvait être que directement concerné.

Sur le site du Courrier des stratèges, sont rappelés deux faits historiques indiscutables : d’une part, que l’État hébreu viole le droit international depuis 75 ans par son occupation de la Palestine ; d’autre part que le Hamas a été une création de l’Occident, d’Israël en particulier, voulant contrer l’influence de l’OLP en divisant ainsi les Palestiniens. Depuis, le Hamas a la maîtrise de la bande de Gaza. Ceci pour rappeler qu’Israël ne saurait nier sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive aujourd’hui, ce qui ne diminue en rien son caractère tragique, voire en augmente même l’intensité. Comment ignorer les retours de bâton de ses coups tordus ? Si, comme il semble que nous soyons à présent sommés de le faire, et publiquement – à la chinoise ! –, il y a lieu de condamner le Hamas pour avoir osé faire la guerre au colon en Palestine occupée avec une violence égale – c’est cela même que l’on ne lui pardonne pas -, alors il y a tout lieu de mettre au ban de l’humanité l’État hébreu pour l’avoir enfanté, avoir mis au point, infiltré, manipulé une telle arme de sa guerre d’occupation. Mais l’on sait que, par définition, un voyou se moque de ce genre d’admonestation, d’autant s’il a le soutien de la police : les Européens, enfin débarrassés de la Question juive qu’ils ont su exporter en Palestine ; l’AIPAC, qui veille jalousement à garder en laisse son Berger états-unien.

Toutes proportions gardées, évidemment, ce qui ajoute à la tragédie est le mensonge éhonté de la scène médiatique et de tous ceux qui lui donnent crédit dans tous les sens du terme. Comment accepter qu’en France, notamment, un tel cinéma soit déroulé, un tel mensonge sur les tenants et les aboutissants de cette situation ? Comment alors s’étonner, une fois de plus, de l’antisémitisme qui ne saurait que s’en voir renforcé – mais n’en est-ce pas précisément le but ? – trouvant sa justification dans cette hystérie qui s’empare de la classe médiatico-politique dès que l’on émet la moindre critique sur l’État colonial juif, dans le tapis rouge qu’on lui déroule comme si Israël était une sorte de sanctuaire ? Un sanctuaire, de quoi au juste ?

On connaît par le menu, depuis ¾ de siècle que dure le cinoche, l’État hébreu et ses multiples frasques – auto-proclamation d’indépendance, expulsion de plusieurs millions de personnes expropriées de leurs terres du jour au lendemain, Canal de Suez, Sabra et Chatila, assassinats ciblés partout dans le monde comme partout chez soi, transformation de toute une région, la bande de Gaza, en une prison à ciel ouvert, ou, si l’on préfère un mot sensible à des oreilles juives, en un ghetto, … – pour ne pas nourrir quelque doute sur la version officielle d’une « légitime défense ».

Ces armes issues d’Ukraine, de provenance occidentale, mais aussi soviétiques etc., sont des armes parfaites pour une attaque sous faux-pavillon, leur provenance clandestine ne les rendant pas spécialement identifiables. Comment imaginer que l’État hébreu, qui, pour de multiples raisons dont la moindre n’est pas sa paranoïa légendaire, se targue de posséder le réseau d’espionnage le plus performant au monde, aurait-il pu ignorer la préparation d’une attaque aussi spectaculaire de la part de son ennemi historique ? Il en aurait même été alerté, dit-on, par les Egyptiens, mais aurait négligé l’information !… Quelque raison à une telle désinvolture ? Ayez confiance ! … À force de vivre sous sa cloche, on n’entend plus le tocsin ? Ou quelque intérêt à (re)jouer à la baballe, en ce moment précis ? … La moindre mouche osant franchir murs et barbelés de la Terre promise se voit aussitôt sommée de s’identifier, dûment escortée de drones tueurs et de F16 armés de missiles balistiques, et là … des ULM, légèrement plus repérables qu’une mouche, pourraient, sans tambours ni trompettes, faire tomber les murs de Jéricho ?… Hum !

Vu d’ici, on discerne mal l’intérêt du Hamas à déclencher les foudres d’Israël, dont la riposte ne peut être que cinglante à une telle attaque, pour ce que les précédentes ont déjà pu faire connaître de leur brutalité sans états d’âme. Autant dire que, pour cet État « théocratique » qui n’a jamais dissimulé ses hautes visées spirituelles, voici comme l’occasion « providentielle », rien de moins, de s’acheminer en toute impunité vers la reconstitution du grand Israël.

Et, pour rester sur un terrain disons plus « laïc », on pourra noter que cette « attaque » intervient précisément – au hasard – au moment où une grande partie de la population israélienne, une fois n’est pas coutume, est dressée vent debout contre son dirigeant du moment, le fasciste Netanyahou et sa loi pour modifier les règles de la justice et lui donner encore plus de pouvoir. Mais l’agression fait des miracles, rassemblant la population comme un seul homme derrière son « chef » (Heil !). Plus question de dissension : tout trouble-guerre est aussitôt arrêté. Voilà donc au moins une « erreur » historique pour le moins surprenante de « l’ennemi historique » qui aurait pu profiter du climat social en lieu et place de le faire disparaître par un enchantement si « oriental » …

Voici donc le ghetto de Gaza soumis au même sort qu’avaient réservé les nazis au ghetto de Varsovie : sa destruction totale. Les descendants des victimes, au nom de ces victimes – cela, au moins, en souligne le caractère particulièrement abject – se font génocidaires, bombardant des zones d’habitation, coupant le minimum nécessaire à la vie de toute une population, eau, gaz, électricité, nourriture, utilisant contre elle du phosphore blanc, une arme interdite depuis longtemps sur les champs de bataille pour les douleurs atroces qu’il occasionne en brûlant la peau, exigeant d’elle qu’elle évacue Gaza, rien de moins qu’un remake de la Nakba. Il est vrai qu’anéantir une population est une des manières antiques de ne plus la rencontrer sur son chemin. Israël, une grande « démocratie », à n’en pas douter ! …. De fait, comment pourrait-il en être une quand la hantise de cette théocratie est la contamination par « l’autre », le goï, le non-juif, et son obsession, l’entre-soi, la « pureté de la race ». On comprend mieux alors certaines de ses méthodes … Ce n’est pas le Hamas qu’Israël combat, ce sont les Palestiniens qu’il soumet à SA solution finale sous l’œil torve – complaisant – des Occidentaux « droits de l’hommistes ».

Leurs média à la manœuvre en faisant leur cheval de bataille pour dresser les populations unes contre les autre et ensevelir ainsi toute autre question, voici un vieux machin surgissant des encombrants, tel un Luc Ferry hurlant à la mort pour la meute : « il faut les dégommer, peut-être même physiquement ! ». Se sachant en totale impunité dès qu’il s’agit d’Israël, pourquoi se gêner ? Un appel au meurtre visant les députés de LFI pour n’avoir pas aboyé contre le Hamas, puisque c’est ce qu’il fallait faire pour garantir la liberté d’expression si chère aux démocraties de la pensée unique, ainsi qu’il en est dès que l’on ose le crime de lèse-majesté de ne pas lécher les bottes pleines de sang de l’État colonial juif.

Colonialisme et terrorisme, sont intimement liés, ce n’est pas un scoop. Aussi bien le Hamas aura-t-il été à bonne école : pour la création de leur État comme pour son maintien, les sionistes n’auront cessé de pratiquer le terrorisme ; depuis quelques décennies, avec les moyens d’un État suréquipé et tout entier dressé à cela, comme ils en font, une fois encore, la terrifiante démonstration en ce moment même. Mais, sur ce sujet au moins, la France a, décidément, l’aveuglement facile : cris d’orfraie, émotion surjouée, elle prétend s’alarmer de « l’importation du conflit », tout en s’agitant en rodomontades belliqueuses. Mais ce qui est importé, de fait, c’est l’influence surdéterminante de l’État d’Israël en France. Que la France rompe ses alliances douteuses avec cet État terroriste et tout ce cirque de « Vigilance », d’épée de Damoclès, cessera aussitôt. Il est vrai que cela serait renoncer, entre autres bénéfices juteux, à celui de maintenir la population « sous cloche », sous la surveillance des caméras et autres mitraillettes, dans un climat d’inquiétude, de suspicion, d’angoisse du lendemain, condition même du maintien du PARTI DU DÉSORDRE. Ses guerres d’occupation coloniale, en dépit de son expérience de l’occupation allemande, l’auront dressée à bien se garder de clamer que le terrorisme qui la maintient dans un tel état de tension –, de stress comme si nous avions à survivre en Palestine occupée -, est, pour sa part essentielle, la conséquence directe de cette situation entretenue par l’entêtement d’Israël et ses méthodes.

Un autre protagoniste, souteneur inconditionnel d’Israël, dont on ne sait vraiment s’il est le poisson pilote, ou le requin piloté, a quelque intérêt à ce que tous les regards soient détournés d’Ukraine – les spectacles s’enchaînent, l’un chassant l’autre, toujours plus haletants comme à la fête foraine – où son échec patent le conduit à lâcher son « allié » au milieu du gué. Ce ne sera pas la première fois. Voici « un cas d’urgence » qui se présente, à quelque mois de l’élection présidentielle, comme un parfait alibi de son échec, de sa lâcheté. Zelinsky ne s’y sera pas trompé. Il passait son temps dans les congrès internationaux, loin des bombes, le voici à présent à agiter ses ailes de mouche zé-zé de plus en plus insignifiante pour les light-show, presque un ULM jouant à saute-moutons. Pas de panique, M. Zébulon : l’Europe vassalisée, l’Europe asservie aux intérêts anglo-US, se presse déjà de prendre officiellement la main de l’Ukraine pour l’aider à traverser le Dniepr. Les Européens, contribuables dociles, pourront continuer d’être détroussés par leurs gouvernements pour alimenter la guerre, c’est-à-dire les marchands d’armes et les listes de morts. Après les quelque 240 Mds déjà versés – pour ce que l’on en sait – 50 Mds/an sont déjà « à l’étude » ….

Reste, pour l’heure, une troisième raison, et non la moindre, d’une provocation sous faux-pavillon, celle de la montée en puissance d’une association improbable de pays dressés contre l’arrogance occidentale et qui pourrait jouer quelque rôle dans le basculement de la toute-puissance hégémonique de l’Occident vers son irrémédiable déclin. Qu’elle se brise dans l’œuf du fait de cet événement, forçant la main de certains d’entre eux, malgré leur réticence, à prendre une position tranchée hostile à Israël. Un tel événement tombe, comme un ULM à point nommé, pour mettre un frein à de telles ardeurs, telles celles, notamment ayant présidé à ce rapprochement improbable de deux ennemis jurés, l’Iran et l’Arabie saoudite. Quel serait, peut-on nous le faire savoir, l’intérêt de l’Iran à briser, sur un caprice de son « protégé », le Hamas, un tel rapprochement, mis en face de celui d’Israël de faire en sorte de le saboter ?

Quoi qu’il en soit d’une telle hypothèse, puisqu’il s’agit là de pures spéculations, reste en France le déferlement hystérique de toute une classe de gens qui pèsent, manifestement, d’un tel poids dans le paysage médiatico-politique, en dépit de leur faible nombre, qu’ils peuvent se permettre de soumettre une nation entière à leurs émotions, qu’elles soient légitimes, ou pas : extinction de l’illumination de la Tour Eiffel, puis son illumination aux couleurs d’Israël, minute de silence à l’Assemblée des représentants de la nation, …, en hommage aux victimes israéliennes ; interdiction gouvernementale de toute manifestation pro-palestinienne pour « risques de troubles à l’ordre public » !… Mais l’appel au meurtre, la demande d’un député au gouvernement de « pourchasser tous ceux qui ne condamnent pas le Hamas » – autrement dit une incitation à la haine, voire à la guerre civile -, ce ne sont certainement pas des « troubles à l’ordre public » puisque le « bon droit » est assis à la droite de Dieu. Imagine-t-on seulement le centième de cela à propos des victimes au Yémen, de celles du Donbass assassinées par leur propre gouvernement, … ? Pense-t-on seulement aux familles des victimes palestiniennes de Tsahal, à cette population crevant à petit feu du blocus d’Israël. Un colonisateur qui n’a décidément rien à connaître du droit international mais qui exige que l’on s’apitoie sur son sort, sur les conséquences de ce que ses méthodes ont généré ?

C’est une chose que de compatir – et nous compatissons aux victimes de la folie des hommes, de leurs caprices, de leur cupidité sans fond. Nous compatissons d’autant que nous sommes nous-mêmes les victimes de leur barbarie assassine qui désertifie la Terre, viole les océans, fabrique un monde toujours plus inhabitable. Ce qui est abject, c’est ce spectacle de la compassion qu’organisent les bourreaux eux-mêmes, assénant la compassion obligatoire, pas même pour un peuple, pour des vies humaines qui ne sont ici qu’un instrument de leur spectacle, mais pour une classe qui, en Palestine occupée comme partout dans le monde, commet un crime contre l’humanité, contre la vie elle-même.

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