Obama bitch

Le grand Guignol hollywoodien bat son plein. Réglé au p’tit poil, avec les acteurs qui font semblant de se prendre au sérieux, s’applaudissent et se congratulent. Toujours le même film ; seuls changent les personnages.

Ce qui n’est pas dit de ce D-Day est ce qui est ici fêté, précisément, ou plus exactement : quel débarquement ?

Celui de ces pauvres bougres se faisant tuer pour qui, pour quoi, exactement ? Et à quoi aura donc servi leur mort ?

Ou celui de la seconde invasion US de la vieille Europe, sur laquelle elle prend enfin pied, avec ses grosses bottes, son matériel de foire, ses machines de guerre, son invincible armada ?

Depuis, cette invasion – c’est le terme utilisé par les Anglo-saxons pour désigner le 6 juin 44 – n’aura jamais été repoussée.

À l’instar de l’État juif occupant la Terre de Palestine quelques années après, pour ne plus en repartir depuis, acharné à la construction du Grand Israël contre le peuple palestinien, le chassant, le martyrisant, le ghettoïsant, l’État US aura réussi à s’implanter pour pas cher dans la vieille Europe, mais avec une carte de plus que l’État juif, celui non pas de colonisateur, mais de « libérateur« .

On se demandera pourtant de quelle « libération » il est question.

Du nazisme ? Que nenni ! À considérer ce que pratique bien réellement, derrière son sourire de guignol hollywoodien, l’Amérique (1), on ne voit guère la différence avec l’occupant nazi.

Ce dont l’Amérique aura « libéré » l’Europe, ou plus exactement, ce dont elle l’aura préservée en se précipitant pour le contenir, malgré toutes les réticences protectionnistes des USA de Roosevelt, c’est du « communisme » – désigné tel en dépit d la contre-révolution russe menée par Lénine -, cet ennemi de la bourgeoisie possédante que le chien de guerre US vient sauver avec ses bombardiers géants rasant tout sous leur passage, comme Attila, et notamment, outre ses villes et avec elles, l’histoire européenne dont il entend bien faire table rase.

 

C’est bien cette « table rase » qui est aujourd’hui célébrée par les voleurs et les escrocs, celle qui aura permis la liquidation de l’Europe, pour que surgisse son avatar marchand sous la coupe US, celle qui, aujourd’hui, entend bien poursuivre l’avantage pris en 1989, qui aura fait reculer le front tel que fixé par l’avancée soviétique en Europe en 1945, et qui vient d’envahir l’Ukraine, y perpétrant des meurtres de masse, réplique d’Oradour, à Odessa, après avoir annéxé l’Allemagne de l’Est en un anschluss passé comme lettre à la poste, et avoir « libéré » les pays d’Europe centrale de la tutelle soviétique pour livrer leurs populations aux outrages du commerce et de la réification.

Voilà ce que fêtent les voleurs en un macabre ballet qui ressemble à s’y méprendre à une orchestration funèbre telle qu’elle est pratiquée dans les pires dictatures, donnant le visage de ce totalitarisme qui sévit désormais à peu près partout sur la planète, la ravageant sans plus de vergogne devant des populations abêties, tétanisées, droguées aux programmes TV d’abêtissement généralisé, empoisonnées avec de la nourriture, de l’eau, de l’air contaminés.

 

Voici rapportés quelques extraits des propos de l’historienne Annie Lacroix-Riz sur cette période :

« En juin 2004, lors du 60e anniversaire (et premier décennal célébré au XXIe siècle) du « débarquement allié » en Normandie, à la question « Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne » l’Ifop afficha une réponse strictement inverse de celle collectée en mai 1945 : soit respectivement pour les États-Unis, 58 et 20%, et pour l’URSS, 20 et 57%. Du printemps à l’été 2004 avait été martelé que les soldats américains avaient, du 6 juin 1944 au 8 mai 1945, sillonné l’Europe « occidentale » pour lui rendre l’indépendance et la liberté que lui avait ravies l’occupant allemand et que menaçait l’avancée de l’armée rouge vers l’Ouest. Du rôle de l’URSS, victime de cette « très spectaculaire [inversion des pourcentages] avec le temps », il ne fut pas question. Le (70e) cru 2014 promet pire sur la présentation respective des « Alliés » de Deuxième Guerre mondiale, sur fond d’invectives contre l’annexionnisme russe en Ukraine et ailleurs.

La légende a progressé avec l’expansion américaine sur le continent européen planifiée à Washington depuis 1942 et mise en œuvre avec l’aide du Vatican, tuteur des zones catholiques et administrateur, avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale de la « sphère d’influence “occidentale” ». Conduite en compagnie de et en concurrence avec la RFA (puis l’Allemagne réunifiée), cette poussée vers l’Est a pris un rythme effréné depuis la « chute du Mur de Berlin » (1989) : elle a pulvérisé les « buts de guerre » que Moscou avait revendiqués en juillet 1941 et atteints en 1944 (récupération du territoire de 1939-1940) et 1945 (acquisition d’une sphère d’influence recouvrant l’ancien « cordon sanitaire » d’Europe centrale et orientale, vieille voie germanique d’invasion de la Russie) Le projet américain avançait si vite qu’Armand Bérard, diplomate en poste à Vichy et, après la Libération, conseiller d’ambassade à Washington (décembre 1944) puis à Bonn (août 1949), prédit en février 1952 : « les collaborateurs du Chancelier [Adenauer] considèrent en général que le jour où l’Amérique sera en mesure de mettre en ligne une force supérieure, l’URSS se prêtera à un règlement dans lequel elle abandonnera les territoires d’Europe Centrale et Orientale qu’elle domine actuellement. » Les prémonitions, alors effarantes, de Bérard-Cassandre, sont en mai-juin 2014 dépassées : l’ancienne URSS, réduite à la Russie depuis 1991, est menacée à sa porte ukrainienne.
(…)

Les historiens américains Michael Sherry et Martin Sherwin l’ont montré : c’est l’URSS, instrument militaire de la victoire, qui était la cible simultanée des futures guerres de conquête – et non le Reich, officiellement désigné comme ennemi « des Nations unies ». On comprend pourquoi en lisant William Appleman Williams, un des fondateurs de « l’école révisionniste » (progressiste) américaine. Sa thèse sur « les relations américano-russes de 1781 à 1947 » (1952) a démontré que l’impérialisme américain ne supportait aucune limitation à sa sphère d’influence mondiale, que la « Guerre froide », née en 1917 et non en 1945-1947, avait des fondements non idéologiques mais économiques, et que la russophobie américaine datait de l’ère impérialiste.

 

(…) la rancœur contre l’inaction militaire des Anglo-Saxons contre l’Axe s’ajouta la colère provoquée par leur guerre aérienne contre les civils, ceux des « Nations unies » compris. Les « bombardements stratégiques américains », ininterrompus depuis 1942, frappaient les populations mais épargnaient les Konzerne partenaires, IG Farben en tête comme le rapporta en novembre « un très important industriel suédois en relations étroites avec [le géant chimique], retour d’un voyage d’affaires en Allemagne » : à Francfort, « les usines n’ont pas souffert », à Ludwigshafen, « les dégâts sont insignifiants », à Leverkusen, « les usines de l’IG Farben […] n’ont pas été bombardées ».

(…)

C’est donc dans une atmosphère de rancœur contre ces « alliés » aussi bienveillants pour le Reich qu’avant et après 1918 qu’eut lieu leur débarquement du 6 juin 1944. Colère et soviétophilie populaires persistèrent, donnant au PCF un écho qui inquiétait l’État gaulliste imminent : « le débarquement a enlevé à sa propagande une part de sa force de pénétration », mais « le temps assez long qu’ont mis les armées anglo-américaines à débarquer sur le sol français a été exploité pour démontrer que seule l’armée russe était en mesure de lutter efficacement contre les nazis. Les morts provoquées par les bombardements et les douleurs qu’elles suscitent servent également d’éléments favorables à une propagande qui prétend que les Russes se battent suivant les méthodes traditionnelles et ne s’en prennent point à la population civile » .

Le déficit de sympathie enregistré dans ce morceau initial de la sphère d’influence américaine se maintint entre la Libération de Paris et la fin de la guerre en Europe, comme l’attestent les sondages de l’Ifop d’après-Libération, parisien (« du 28 août au 2 septembre 1944 ») et de mai 1945, national (déjà cité)

Il fut après-guerre, on l’a dit, d’abord progressivement, puis brutalement comblé. Il n’est donc plus grand monde pour rappeler qu’après la bataille des Ardennes (décembre 1944-janvier 1945), seuls combats importants livrés par les Anglo-Saxons contre des troupes allemandes (9 000 morts américains), le haut-commandement de la Wehrmacht négocia fébrilement sa reddition « aux armées anglo-américaines et le report des forces à l’Est » ;
que, fin mars 1945, « 26 divisions allemandes demeuraient sur le front occidental », à seule fin d’évacuation « vers l’Ouest » par les ports du Nord, « contre 170 divisions sur le front de l’Est », qui combattirent farouchement jusqu’au 9 mai (date de la libération de Prague) ;
que le libérateur américain, qui avait doublé à la faveur de la guerre son revenu national, avait sur les fronts du Pacifique et d’Europe perdu 290 000 soldats de décembre 1941 à août 1945 [39] : soit l’effectif soviétique tombé dans les dernières semaines de la chute de Berlin, et 1% du total des morts soviétiques de la « Grande guerre patriotique », près de 30 millions sur 50.

La suite ici :  http://www.lafauteadiderot.net/LE-DEBARQUEMENT-DU-6-JUIN-1944-DU

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

1 – « L’opérateur britannique Vodafone célèbre à sa manière le premier anniversaire des révélations sur la surveillance par Edward Snowden. Un article du Guardian paru dans la nuit du jeudi au vendredi 6 juin, annonce la publication par Vodafone de son premier rapport de transparence globale, intitulé « Law Enforcement Disclosure Report ».

Le texte fait le bilan des demandes de données et des pratiques de surveillance de son réseau effectuées par les autorités de 29 pays, parmi lesquels figurent le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne, la République tchèque, la France, l’Australie, l’Egypte, l’Inde, ou encore le Qatar.

Vodafone confirme notamment l’existence de câbles secrets (« secret wires ») fournissant aux agences gouvernementales un accès direct à ses serveurs et à son réseau téléphonique, pour au moins six pays. Ces câbles sont, selon le rapport de Vodafone, utilisés par les autorités pour écouter et enregistrer des conversations, en direct ou en différé, et obtenir de nombreuses métadonnées (comme les lieux précis où sont passés les appels) sans que les autorités aient besoin de fournir de mandats légaux.

Vodafone rend également public le nombre de mandats émis en 2013 par les 29 pays obligeant juridiquement l’opérateur à leur fournir des données. Dans certains pays (le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie), ces mandats se chiffrent par dizaines, voire des centaines de milliers.

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/06/vodafone-explique-comment-29-pays-surveillent-les-utilisateurs-de-son-reseau-telephonique_4433213_4408996.html

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