Ombres chinoises

Un article remarquable sur le site lundimatin, « Qu’est-ce qu’il nous arrive ? », pose la contradiction à laquelle ont été confrontés les gouvernements de la planète : « sauver l’économie » ou sauver des vies ? …

Déterminés, pour la plupart d’entre eux, à la première option, ils se seraient vus contraints de se plier à la seconde, emportés par la gravité de l’hécatombe, et aussi par le fait que cette épidémie, contrairement aux précédentes, touche la classe affaire, qui circule en avion et le propage dans ses cercles de gens comme il faut.

Est-ce donc ainsi que l’on sauve des vies, selon la conception de l’État français ? Vraiment ?

L’article relève 3 options qui étaient à la disposition des décideurs, celle du laisser-faire, telle qu’elle a pu être choisie par les fanatiques de l’économy first, les Britanniques, les Trumpistes, …, opposée à celle prise par l’État chinois qui, du jour au lendemain, a tout verrouillé. Entre les deux, la Corée se signale par un pragmatisme doublé d’une intelligence de la situation soutenue par des mesures de traçage de la population.

L’État français a longtemps minimisé l’épidémie, en dépit de ce qu’il en était parfaitement informé dès le début par l’INSERM, partenaire financier, à hauteur d’1Md€/an, du laboratoire P4 de Wuhan. À quoi donc aura servi ce financement, si l’État, qui en est à la source, ne sait pas prendre les décisions qui s’imposent ?

De fait, en France, l’activité productive d’argent n’aura jamais réellement cessé de tourner, les transports de bétail non plus – bouillons de culture -, non plus que les prairies où celui-ci s’alimente, ces dites grandes surfaces au portillon desquelles se seront agglutinées des queues à rallonge, battant les mouches.

Dans sa dernière allocution Macron aura dû admettre « ratés et lenteurs », tout en martelant que « nous saurons faire face ». S’il est une certitude, c’est que LUI ne le sait pas. « Une production comme en temps de guerre s'[est] mise en place ». Ah bon ? « Les commandes sont désormais passées », a-t-il tenu à souligner, en dépit de ce que, le14/04/20, Fabrice Denizio, représentant des personnels soignants ait lui aussi tenu à signaler les plaintes contre l’exécutif qui n’a pas répondu à leur demande concernant les commandes de masques. « Une très faible minorité de Français ont contracté le Covid-19« , selon le Chef de l’État français, qui, sans avoir testé la population, sait, LUI, ce qu’il en est de son état de santé, sans pour autant relâcher la pression de ses sbires, cognant à qui mieux mieux, voire assassinant pour non-présentation d’un papier qui n’a aucune espèce de valeur juridique .

Après avoir raillé les dites démocraties populaires pour leur sens aiguisé des libertés, ce furent après la chute du Rideau de fer et leur effondrement, au tour des théocraties de subir la raillerie des « démocraties ». Si Arabie saoudite comme Israël restent hors d’atteinte, l’Iran, l’Afghanistan furent sous le feu des critiques de leur police des mœurs, avatars des polices politiques, Stasi et autre KGB.

Ce sont aujourd’hui ces mauvaises manières qui sont plagiées, dépassées mêmes, par ceux qui hier les raillaient : la surveillance de masse, d’un usage passé dans les mœurs, à présent, au nom de la lutte anti-terroriste, vient de s’adjoindre une police des mœurs à la faveur de l’urgence sanitaire : c’est à présent le pandore lambda qui sermonne sur ce que l’on est en droit de se procurer. Les magasins ont beau être ouverts, la gendarme va fourrer son groin dans votre sac pour vous admonester sur le fait que vous ne vous procurez pas ce qu’il a décidé, dans sa petite tête de taliban new look, de ce qui est essentiel à votre survie ; une telle va se voir infliger une amende de 135€ pour s’être procurée des serviettes hygiéniques ; une autre, même punition pour avoir acheté de la coloration pour cheveux, une autre encore pour des bouteilles de soda … et tout à l’avenant, la règle semblant être qu’il n’y en a pas, ou à la seule discrétion du pandore de service se prenant pour un juge des liberté, ou mieux encore, un mollah.

De fait, le confinement c’est le droit de travailler, sans protections, bien évidemment, mais surtout pas de s’amuser. Le loisir ? Verboten, pour les neo-talibans de cet État du droit du plus fort, qui décrète ce qui est essentiel à la vie et ce qui ne l’est pas. Ce qui est essentiel : pouvoir survivre … pour produire, c’est-à-dire reproduire ce système de mort …

Dans la ligne de cette police des mœurs verbalisant à la tête du client, un homme venu de Bretagne pour rencontrer une dernière fois son père mourant,  ayant franchi plusieurs barrages de province sans encombres, est bloqué par un barrage de gendarmerie à 3 km de l’hôpital, lui interdisant d’aller plus loin, le forçant à rebrousser chemin malgré les appels du médecin du service de l’hôpital où son père est en train de mourir. les connards se sont excusés depuis, arguant de « strictes consignes ». Délivrées par qui ? Selon quelle perspective ? Où est l’humanité ? Dans quel gouffre a-t-elle sombré ? Le père du monsieur est mort. À quoi aura donc servi ce matraquage incessant rappelant l’absence d’humanité des nazis, des milices de Pétain, de l’ordure à laquelle s’est commise la police française dans les années de l’État vichyste ?

« Nous en tirerons toutes les conséquences, en temps voulu ». aura proclamé Macron. Amen ! En temps de guerre, il n’y a pas que les troufions qui doivent passer à la casserole. Les généraux aussi doivent payer leurs faillites devant le peloton …

… quand les contradictions s’accumulent, quand on refuse à des individus d’enterrer leurs morts, comme s’il s’agissait de la peste, comme si des choses n’étaient pas dites bien que sues, quand d’autres semblent ne rien craindre et que l’on s’entende à les faire taire. Non seulement ce n’est pas la peste, loin s’en faut, mais cela semble maîtrisable à en juger par ce qu’en dit le Pr Raoult (Didier Raoult : Gardez confiance et arrêtez d’avoir peur

Une dramatisation à la hauteur de ce qu’ils n’ont rien fait, et continuent de ne rien faire, TOUT détruit de ce qui leur permettait de prévoir, par idéologie, comme par incompétence et jeunisme affiché : des sortes de colons, se précipitant telles des sauterelles sur une Terra Nullius, un territoire pouvant être exploité sans vergogne.

Cette dramatisation, cette exagération dans le spectacle du soin a été aussi celle adoptée par l’État chinois central quand il a constaté que le système d’alerte mis en place en 2003 suite au SRAS n’avait pas été respecté par la bureaucratie locale. Une crise au sein même de la bureaucratie chinoise, entre ses différents étages, avant même d’être une « crise sanitaire ».

De même, l‘État français a-t-il minimisé la dangerosité, d’autant qu’il n’avait aucun moyen de l’affronter, et ce n’est que dans un second temps, pour en rajouter sur sa « prévention » – à retardement – qu’il a tenté de faire croire qu’ils s’en occupait. C’est alors qu’il a militarisé le « traitement » – le non-traitement – car c’est la seule manière pour lui d‘y répondre, dans la parfaite continuité de mépris de la réalité qui est son ADN : terroriser sa population au nom de la préservation de sa santé, dont il se moque comme de sa première chaussette. N’apprend-on pas, entre autres, que, pour avoir mis en référé des entreprises ne mettant pas de moyens de protection à leurs employés, deux inspecteurs du travail ont été mis à pied !…, Faire payer à sa population le mouvement social, et ainsi le liquider. La dramatisation a alors tourné à fond les manettes : nombre de morts – invérifiable – et, aussi, bien catastrophisme économiste, dans le style 30% de l’activité en moins, etc … – qui permettra à ces prétendus dirigeants de tenter de forcer les gens à « rattraper » ce qu’ils n’ont jamais réellement lâché : l’activité productive d’argent continue, l’air de rien, dans beaucoup de domaines (Sanofi affiche 100 M€ de dons à l’hôpital, mais oublie de dire que, dans le même temps, près de 4Md€ seront versés en dividendes aux actionnaires).

Le fait est, pour le coup, certain, que nous ne savons RIEN. La seule chose que nous connaissions, c’est ce que nous « vivons », dans la caverne, modernes cromagnons, les yeux rivés sur le ciel de l’écran, l’air irrespirable en prime. Le reste n’est que supputations. Cela est leur grande victoire, et aussi bien le test de ce qui leur est possible de provoquer et de relativement maîtriser : la communication, ses flux. Ce qui doit bouger, c’est bien évidemment ce qui rapporte. Cette dite « République en marche », qui en est l’émanation, comme émanent d’un égout ses remugles, n’a cessé, depuis le début, de faire en sorte de canaliser la mobilité, pour la contrôler jusqu’à … la bloquer ! La république avance, toute seule, tel un film de réformes, quand le spectateur, vissé sur son siège, n’a que le loisir de regarder passer les vaches ; elles sont légion, casquées, bottées, …. La mesure des 80km/h a été déclencheur d’un retour du mouvement social. Que déclenchera le confinement ?

Pour l’heure seules les banlieues semblent s’en émouvoir – et notamment de sa géométrie variable selon les quartiers.

« Le code de procédure pénale est le même pour tous, on ne peut pas mettre une amende à une personne d’un centre-ville bourgeois qui ne présente pas d’attestation et faire une clé d’étranglement en banlieue« , juge Me Mourad Battikh, dont le client, originaire de Seine-et-Marne, a subi lors de son interpellation un placage ventral, une technique d’immobilisation décriée.

De nombreuses manifestations ont actuellement lieu. Bien sages devant leurs écrans, les classes moyennes semblent dire Amen ! Elles ont été dressées à tout avaler, même les pilules les plus amères, puisque c’est « pour leur bien » ! Le soin de soi, de son corps, de son « capital santé » … n’est-ce pas leur préoccupation première, tout ce qui leur reste, en effet, d’une illusion d’existence ? Que se préoccuperaient-elles de ce que ce confinement ne saurait être une mesure médicale sans tests préalables, mais n’est qu’une mesure de basse police, sans efficacité sanitaire? Comment comprendre, sinon, que le virus affecte du personnel militaire embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle ? Le confinement y est on ne peut guère plus strict, des tests sont ici pratiqués pour isoler la population atteinte. Ce confinement sert-il donc à autre chose qu‘à faire attendre, ainsi tester la docilité des populations à supporter l’impéritie des dits gouvernements, en prévision d’évènements autrement plus terrifiants et déjà scénarisés ? Que le président US s’autorise, pendant cette période, à entreprendre de renverser le président du Venezuela donne la mesure de ce à quoi peut servir, entre autres, cette dite « crise sanitaire ».

Une méthode utilisée par les chasseurs consiste à enfumer les bestioles dans leur terrier.S’en inspirant notablement, la méthode est ici inverse : après nous avoir enfumés de gaz lacrymos pour nous faire rentrer dans nos clapiers, nous voici enfumés par la propaganda, de sorte à nous chasser non plus de nos terriers, mais de l’espace public, en nous confinant dans nos cages. PUBLIC, non pas appartenant au gouvernement, qui vient d’en faire ainsi SON territoire, le territoire de sa police, lâchée tel une horde de chiens de guerre … Ou comment arrêter un mouvement social ébranlant un pouvoir de branleurs.

L’abondance capitaliste a pu endormir les populations, leur laisser croire qu’il suffisait de consommer, que le « système » s’occupait de tout le reste. Le pire est … que ces abrutis y ont cru ! Voilà bien la faillite de ce système. Au faîte de son triomphe, le voici à se penser invulnérable, capable de tout faire gober, ne prenant plus aucune précaution pour ce faire, pensant n’avoir plus à faire qu’à des demeurés et produisant les dirigeants qui conviennent à des demeurés : des crétins. La situation dans laquelle nous nous trouvons, à présent, de gens incapables, tout juste de sinistres guignols jusqu’au plus haut sommet de l’État, de s’occuper correctement de quoi que ce soit, laissant cela à leurs machines et autres automatismes, est la conséquence de cette illusion grotesque.

Comment, alors, ne pas penser que toute cette « affaire », les grossières contradictions qui la tissent, serait le résultat d’un plan tout aussi hâtivement concocté quand, en fond d’écran, se situent beaucoup d’éléments soutenant sa nécessité ? Déclin de la suprématie de l’Occident, crise financière à venir – du moins ne cesse-t-on de l’évoquer -, nécessité de priorités productives différentes liée à la pression climatique, plus que certaine montée en puissance de bouleversements sociaux, …

Nos bons samaritains de la chose vendable ont beaucoup de moyens de « fabriquer de la réalité selon leur « vision du monde », suffisante, ignorante de tout ce qui n’est pas elle, et ainsi pleine d’erreurs, de ce qui apparaît, notoirement, comme coups tordus, étrangère au « bon sens », une vision de colon, « administrative ».

On entendra à ce sujet la remarque du Pr Raoult signalant qu’un restaurant virtuel à Londres aura obtenu la première place au titre des restaurants à fréquenter … Ainsi en est de la réalité de ce monde du spectacle, déconnecté de toute réalité, mais parvenant à lui substituer la réalité qui lui convient sur le moment, quitte à la faire disparaître le temps d’après : ainsi en a-t-il été de ces médicaments miracles attendus par les milieux qui avaient misé dessus, tandis qu’étaient voués aux gémonies des médicaments existants et fonctionnels en l’état. Le monde occidental, dans sa stupide arrogance, a ainsi comptabilisé un nombre de morts plus important que des pays plus pauvres, du fait que ceux-ci utilisaient des recettes de bons sens, simples, non coûteuses et, surtout, à disposition, quand le monde occidental en est encore à attendre tout de sa coûteuse technologie. Ici le renversement est à son comble, qui taxe de fous ceux qui parlent de bon sens, sachant ce qu’ils disent, et fait une grande place à la folie des guignols qui n’ont rien jamais prouvé quoi que ce soit de leur compétence en quelque domaine.

Cela en vient à mettre en évidence la dangerosité de ce monde qui, aujourd’hui, devient meurtrier par sa folie même : c’est ainsi, alors qu’il est de simple bon sens, comme il en fut toujours dans toute société, de protéger les enfants et de les exposer au risque le plus tard possible, que c’est précisément l’inverse qui sera mis en œuvre par ce gouvernement de malades : dès le 11 mai, les enfants seront envoyés à l’école, au simple motif que leurs parents devront aller bosser. Porteurs sains du virus, ils pourront ainsi le ramener dans leurs familles … et pourra ainsi se perpétuer le grand cirque – sauf, bien évidemment, pour ceux qui auront es moyens de ne pas exposer leurs enfants en les gardant chez eux. Ils sont déjà dans leur campagne, en télé-travail. Les pauvres peuvent bien crever et leurs gosses avec, pour les servir.

Cela en vient à mettre en évidence la dangerosité de ce monde qui, aujourd’hui, devient meurtrier par sa folie même : c’est ainsi, notamment, qu’alors qu’il est de simple bon sens, comme il en fut toujours, dans toute société, de protéger les enfants et de les exposer au risque le plus tard possible, que c’est précisément l’inverse qui sera mis en œuvre par ce gouvernement de malades : dès le 11 mai, les enfants seront envoyés à l’école, au simple motif que leurs parents devront aller bosser. Porteurs sains du virus, ils pourront ainsi les ramener dans leurs familles … et pourra continuer le grand cirque qui semble arranger tant de monde – sauf, bien évidemment, pour ceux qui auront les moyens de ne pas exposer leurs enfants en les gardant chez eux. Ils sont déjà dans leurs campagne, en télé-travail. Les pauvres peuvent bien crever, et leurs gosses avec, pour les servir.

Que cette contamination vienne de la déforestation intensive, qui fait brutalement entrer une nature sauvage – ce qu’il en reste -, dans notre univers déjà confiné, sur-protégé de toute contamination étrangère, ou qu’elle vienne de la manipulation génétique d’un virus – de la préparation de la guerre bactériologique – ne change rien sur le fond de cette guerre que ne cesse de mener le capital pour conquérir et soumettre tout ce qui est vivant sur cette Terre. Et soumettre, pour le capital, cela ne signifie plus la simple domestication à laquelle se livraient les peuples guerriers, soumettre c’est réduire le vivant à une chose vendable, à sa représentation, autrement dit, le détruire. Le désert en témoigne. Le confinement n’est jamais que la mise en application à sa dimension sociale de la technique du nassage policier.

Pour autant, ressurgit la réalité niée, qui bouscule les prétentions administratives. Ne nous leurrons pas : quoi qu’il en soit de cette dangerosité actuelle, celle-ci n’est que la prémisse de ce à quoi nous allons devoir nous habituer de plus en plus, car le capitalisme ne saurait survivre à ses crises à répétitions qu’en générant toujours plus ce genre de problèmes, toujours plus graves, étendus et fréquents. Nous n’avons ici affaire qu’à un test grandeur nature, dans tous les sens du terme, aussi bien pour la domination, qui ne nous dit rien de ce qu’elle sait, , ni ne sait rien de ce qu’elle nous dit, que pour nous, qui ne savons rien de ce qui nous attend. Quand il sera devenu clair pour tous que nous n’avons plus rien à attendre de ce système qu’une mort certaine, alors viendra non pas l’insurrection mais son renversement par d’autres organisations sociales qui auront dû être mises en place pour sauvegarder la vie.

Au Liban les gens se révoltent … l’armée est intervenue.

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